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Plus de détails sur notre parcours : cliquez sur le profil de l'étape.
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Réveil à 7h30. Nous nous préparons, nous payons la nuit puis nous voilà partis pour une boucle à travers la campagne profonde croate. Le ciel est encore gris mais sans pluie.
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Comme la veille, nous continuons à pédaler à travers des paysages aussi vallonnés : ce n'est que de petites collines mais on passe notre temps à monter et descendre. C'est parfois raide mais jamais long.
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 | De petits villages
Toujours les mêmes villages, minuscules, dispersés ; toujours les maisons non enduites, les hangars en bois ; toujours des maisons abandonnées, d'autres détruites ; toujours des petits jardins, des basses cours en liberté.
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 | De petites collines
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Par endroits nous voyons des sortes de cavités arrondies et seul le fond est cultivé ; tout vautour, ça reste en friche. Il s'agit de dolines c'est-à-dire des affaissements de terrain en raison du sous-sol karstique, typique de la région des Balkans. A moins que ce ne soit des cavités creusées par des bombardements ? Nous croisons quelques rares personnes, uniquement des paysans d'un certain âge.
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A Barilović, alors que nous nous demandons où trouver de quoi acheter un petit déjeuner dans les environs, il y a justement une mini supérette et un café côte à côte. Nous nous arrêtons dans les deux, successivement.
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A la sortie du village, nous traversons la Korana dominée par un fort en ruines. Nous traversons maintenant les collines agricoles de Krnjak sur une petite route tranquille ; des itinéraires de randonnée sont balisés, non sans prévenir du danger des mines si on s'écarte des chemins.
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 | Un petit champ dans un creux de terrain
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|  | Une ferme avec les meules de foin à l'ancienne
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Dans le village de Krnjak, nous arrivons devant la grande route menant de Zagreb aux lacs de Plitvice, deux des destinations connues des touristes. Alors les passants ne se basent que sur ces deux lieux pour nous guider quand ils nous voient regarder notre carte routière. Nous suivons cette route plein sud sur 3 kilomètres environ. La circulation est dense, presqu' uniquement des touristes au vu des plaques d'immatriculation.
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Dès que possible, nous prenons sur la gauche une petite route à Budačka Rijeka. Nous n'allons pas tarder à nous retrouver dans un milieu encore plus reculé que précédemment : les fermes semblent de plus en plus isolées, les maisons abandonnées ou détruites se multiplient et sont même plus nombreuses que les maisons habitées. On ne peut même plus parler de villages mais plutôt de groupes de maisons. Au au bout de quelques kilomètres, la route devient un simple chemin caillouteux. Plus aucune pancarte, ni de nom de hameau, ni de direction à prendre.
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A travers la campagne de plus en plus profonde
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 | Des fermes isolées
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La forêt et la lande prennent de l'ampleur ; le paysage est assez vallonné, ce que l'on sent bien sur le chemin caillouteux où les roues de nos vélos patinent. Nous passons une maison en ruines complètement isolée, puis une voiture nous double. Un autrichien, que fait-il ici ?
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Des paysages boisés. Où est-on exactement ?
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En haut de la colline, devant une maison, nous passons soudainement devant plein de monde : on dirait un rassemblement familial. Des voitures immatriculées en Croatie, en Bosnie et en Serbie. Et l'Autrichien ! Les personnes âgées ont leur habit agricole traditionnel, assez sombre.
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On se pose un peu plus loin afin d'essayer de nous repérer. Certains viennent nous voir et essayent de nous guider. Pas facile avec la barrière de la langue. Heureusement, l'Autrichien nous guide en Allemand et on comprend deux ou trois mots. On comprend qu'il faut continuer tout droit.
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Nous poursuivons notre route – ou plutôt le chemin ; on apprécie le calme et les beaux points de vue mais on aimerait bien retrouver une route goudronnée et savoir également où nous sommes. A certains croisements, nous prenons un peu au hasard car il n'y a toujours aucune indication. Au bout d'une heure, on arrive soudain devant le panneau de Zagorje. On rejoint un peu plus loin le bitume puis la grande route de Plitvice.
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 | En direction d'on ne sait où, pour l'instant
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 | Sur le chemin caillouteux
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|  | A Zagorje, bitume et une grand-mère en tenue traditionnelle
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Enfin, nous voyons sur la carte où nous sommes : à trois kilomètres de l'endroit où on a laissé la grande route tout à l'heure. On a fait une belle boucle !Comme il est presque 14h, il nus faut bien déjeuner ; on décide de rester sur la grande route, c'est le seul endroit où on a des chances de trouver un restaurant ou une supérette. Et effectivement, il y a bien un restaurant de style routier un peu plus loin, à Lapovac.
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Un grand car de touristes est garé devant. Les serveurs à l'intérieur sont débordés et il faut bien attendre 45 minutes qu'on vienne nous servir.
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Nous repartons ensuite, bien rassasiés. On veut prendre le pont sur la Korana un peu plus loin pour repartir sur de petites routes calmes. Il est un peu difficile à trouver et nous vaut quelques détours inutiles. Il était bien caché en fait ! La route que nous cherchions était en fait un chemin, sans aucune indication. Rebelote comme en fin de matinée, à croire que la seule route dans les environs est la grande route de Zagreb à Plitvice.
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Nous franchissons la vallée de la Korana, assez encaissée, sur un petit pont de bois ; on se demande. comment le pont supporte les voitures mais on en voit qui passent !
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De ce côté-ci, l'environnement est tout aussi reculé. On prend la direction de Perjacica (un panneau est là, il fallait le voir!). Il est déjà 16h30 alors on remonte vers le nord en direction des campings qui sont vers la frontière slovène.
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Nous parcourons une dizaine de kilomètres à travers presque rien : que des landes, de rares maisons habitées. Un petit village semble même complètement abandonné : les maisons en ruine sont éparpillées et la végétation reprend ses droits tout autour. On sait grâce à notre carte que c'est le village de Srednji Poloj. Les effets de la guerre mais aussi de l'exode rural.
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Srednji Poloj, un village abandonné (139 habitants en 1939, 14 en 2001)
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A Miloševac, après une belle montée, deux chiens nous courent après et sont sifflés par leur maîtresse depuis sa maison. Une maison habitée ! Nous discutons un instant avec la dame, assez bourgeoise ce qui contraste avec le lieu. Elle habite la maison de son père. Elle a travaillé en Italie à Padova et connaît donc bien la vallée du Pô que nous avons longée. Et son fils est médecin sur l'île de Krk que nous allons traverser ! Elle aime la calme de cette région et c'est pour cela qu'elle est revenue s'y installer.
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Nous allons devoir par contre supporter les chemins caillouteux pendant un petit moment encore. Elle nous informe que le beau temps va revenir dans 2 ou 3 jours. Pour l'instant, nous n'avons pas à nous plaindre aujourd'hui, le ciel est assez gris mais pas de pluie !
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Arrivés à Perjasica, hameau de trois ou quatre maisons, nous retrouvons l'enrobé ! La route est plus importante puisqu'elle est jaune et non blanche sur la carte. Effectivement, nous voilà sur un bel enrobé tout neuf ; quel régal !
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Mais au passage devant une église en ruines au milieu de nulle part, l'enrobé cesse et le chemin caillouteux reprend ses droits. Si même les routes jaunes sur la carte sont de simples chemins !
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 | L'église en ruines de Perjacica
Cela dure jusqu'à Mateško Selo où l'enrobé reprend définitivement ses droits. Le village semble plus dense et moins abandonné, il semble que nous sommes en train de sortir de la zone touchée par la guerre. Nous sommes accueillis par un chien qui nous après, décidément c'est une coutume par ici !
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 | Route jaune sur la carte mais en cailloux
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|  | Un chien nous poursuit à Mateško Selo
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 | Tiens ! On est juste à côté de Brest !
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Nous franchissons la Mrežniča suivie d'une belle remontée. Nous voilà alors à Generalski Stol. Nous sommes désormais bel et bien en train de nous rapprocher de la Slovénie : les campings se trouvent le long de la rivière Kupa qui marque la frontière entre la Croatie et la Slovénie à cet endroit.
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L'environnement change peu à peu : les lieux semblent moins reculés, moins abandonnés ; il y a davantage de circulation, de commerces, davantage de champs cultivés et moins de landes.
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Nous nous dirigeons maintenant vers Bosiljevo, circulant au pied d'une montagne boisée qui lui donne un aspect sombre et mystique. Il ne nous reste que 4 kilomètres environ pour parvenir en Slovénie. Malheureusement, comme la veille, le temps se gâte en fin de journée . La pluie se met à tomber, fine mais continue. Les derniers kilomètres sont parcourus à vitesse assez soutenue. Mais Arnaud loupe une bifurcation juste avant le poste frontière, il suit un panneau du camping de la veille. Matthieu l'appelle et l'attend sous la pluie.
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 | Au pied d'une montagne boisée avant Bosiljevo
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|  | Matthieu attend Arnaud sous la pluie
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Une fois ensemble, nous franchissons les deux postes-frontière. C'est pratique à vélo, on double la file de voitures qui fait la queue. Juste après la douane slovène, alors que l'on retrouve l'environnement propret, fleuri et bien entretenu, nous apercevons un panneau « camping à 500m ». Ce camping providentiel ne figurait pas sur notre carte, il nous évite 10 kilomètres à parcourir sous la pluie. Alors qu'il est déjà 20 heures.
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Il y a en fait deux campings côte à côte. Nous avons l'embarras du choix en plus ! Nous nous installons au bord de la Kupa puis nous nous dirigeons vers le village pour chercher de quoi se restaurer. Dans le centre-bourg (un vrai centre-bourg contrairement aux villages croates que nous venons de traverser), il y a bien un bar et uns station-service avec de quoi grignoter mais c'est tout. Là, on nous conseille un restaurant dans une ville située à 18km, trop loin pour nous qui sommes à pieds !
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Nous retournons donc au camping. Il fait maintenant nuit et la pluie s'intensifie ; Nous nous installons sous la terrasse couverte du bar du camping, fermé à cette heure et sortons les réchauds. Notre repas se limite à de la soupe et des gâteaux car de l'eau renversée a eu raison du réchaud qui refuse de s'allumer pour la suite du repas.
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Le repas fini, nous nous dépêchons de nous doucher (sanitaires originaux) puis nous courons nous mettre à l'abri sous nos tentes, en espérant que la pluie cesse durant la nuit.
L'étape d'aujourd'hui nous a permis de nous enfoncer dans la campagne profonde croate, dans des lieux totalement reculés où presque plus personne ne vit. La guerre et l'exode rural ont presque totalement vidé certains villages, aujourd'hui à l'abandon. Les chemins caillouteux et vallonnés sont difficilement praticables, le dérailleur a beaucoup servi avec cette succession de montées et de descentes. Peut-être qu'en aménageant les routes les villages redeviendront attractifs. Que de contrastes avec Zagreb la veille et même avec les derniers villages traversés en fin de journée. Seul bémol, la météo qui nous fait des caprices le soir ! |
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